Les premières traces d'hominidés datant d'environ 400 000 ou 500 000 ans ont été retrouvées récemment dans la «
gorge de Sićevo».
C'est d'abord l'installation des Illyriens et des
Daces (1200-500) en
Mésie (supérieure) rejoignant les peuples autochtones Proto-Valaques, qui apporte la civilisation du fer. Ces tribus des
steppes, qui parlaient une langue géto-dace proto-slave (indo-iranienne comme les Dahes ou les
Saces et les
Massagètes), sont une branche de la famille des
Indo-Européens. L'
Âge de fer tardif a laissé des traces de la
culture de Hallstatt et de la culture
La Tène.
Au cours des siècles précédant l'ère chrétienne, les Celtes se répandirent le long du
Danube. Les
Scordiques, une des principales tribus celtes, établirent leur capitale à
Singidunum aujourd'hui connu sous le nom de
Belgrade. Les Proto-
Celtes ou
peuple du champ des urnes, pénétrèrent sur le sol serbe aux environs de -500, soit en s'imposant militairement (là où les autochtones résistent : la ruine de la « Halstatt-Kultur » de Glasinac), soit pacifiquement par d'intenses relations commerciales (la "Halstatt-Kultur" de Ripač).
La contribution romaine au peuplement des Balkans occidentaux doit également être prise en compte. Dans ses travaux,
Edward Gibbon estime à un million le nombre de légionnaires présents dans les Balkans durant la période romaine. Il s'est ainsi opéré une latinisation à grande échelle des terres
illyriennes durant les premiers siècles du
Ier millénaire
1.
Auguste achèva la pacification de l'Illyrie en soumettant définitivement en -35 les Iapodes et en -34 les Dalmates ; en -27 il remit l'Illyrie au Sénat de Rome.
Après l'extension de la conquête romaine jusqu'au Danube, sous Auguste, la province romaine d'Illyrie (
Illyricum) fut créée en -9. En 10, cette province fut divisée et le terme
Illyrie tomba en désuétude. La région fut totalement pacifiée en 27.
Lors des grandes
invasions barbares, le contrôle de ces provinces passa aux
Huns, aux
Avars, aux
Ostrogoths et aux
Gépides. Les régions serbes actuelles passent sous domination de Byzance (
vie siècle). Les premières populations
slaves s'y installent au début du
viie siècle,
L’origine même des
Serbes n’est pas établie avec certitude. La racine du nom « Srbi » n’est probablement pas issue des vieux dialectes
slaves. Certaines théories ont vu le jour pour l’expliquer, s’appuyant sur les très rares documents écrits de Tacite l'historien romain mentionnant la présence d’un peuple du
Caucase, au tout début de notre ère, appelé « Serboï » ou « Serbi ». La plupart de ces théories avancent que ce peuple proto-serbe était d’origine
caucasienne. Mélangés aux
Slaves de ces tribus, les proto-Serbes se seraient progressivement « assimilés », pour ne laisser que leur nom à leurs sujets slaves.
Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est qu’entre le
ier et le
ive siècle de notre ère, les
Serbes quittèrent le foyer originel des
Slaves pour s’établir en
Moravie septentrionale, plus exactement entre l’
Elbe et la
Saale(
Allemagne actuelle), dans une région appelée «
Serbie blanche » (le blanc symbolise l’ouest chez les Slaves). Ils y restèrent jusqu’au
viie siècle, lorsque l’Empereur byzantin
Héraclius demanda l’aide des Slaves du nord, notamment des Serbes, pour refouler les
Avars hors des territoires de l’
Empire byzantin.
Le premier centre du peuplement serbe dans les Balkans fut une région située dans la vallée de la rivière
Morava, que leur chef (dont on ne connaît pas le nom) négocia avec
Héraclius en reconnaissance de leur importante contribution dans la défaite des
Avars. Ultérieurement des échanges de populations eurent lieu : une partie des
Serbes restés au nord vinrent rejoindre ceux déjà installés dans les Balkans, tandis que des
Valaques de cette région partaient en
Moravie septentrionale, dans la région qui devait s'appeler par la suite « Valachie morave » (ouest de l'actuelle
République tchèque). La vallée de la rivière Morava fut ensuite la source même de l’expansion serbe dans la péninsule des Balkans.
Militairement mieux organisés que les tribus slaves de la première vague migration, les Serbes dominèrent aussi des régions avoisinantes, notamment la
Dioclée (qui prit plus tard le nom de
Zeta, et encore bien plus tard
Monténégro), la
Bosnie, les régions côtières de
Paganie (également dénommée
Neretva) et
Zachlumie (correspondant toutes deux, aujourd'hui, à une certaine partie de la
Dalmatie) ainsi que la Travounie (approximativement le sud-ouest de l'actuelle
Herzégovine). Les premières tentatives de
baptême des Serbes eurent lieu dès cette époque, mais la foi
chrétienne fut très lente à s’installer chez eux et de fait, près de deux siècles plus tard, lorsqu'eût lieu le second et principal baptême, la plupart des
Serbes étaient encore
païens.
Installés principalement dans les plaines et les vallées, les Serbes et les tribus slaves les ayant précédés désignaient les autochtones romanisés par le terme de
Valaques (en serbe :
Vlah au singulier,
Vlaši au pluriel).
Ceux-ci descendaient en grande partie des populations illyriennes et thraces, latinisées par Rome quelques siècles auparavant[réf. nécessaire]. Essentiellement présents dans les montagnes et sur le littoral, ils furent progressivement slavisés au cours des siècles qui suivirent, et il n'en reste que très peu à l'heure actuelle, surtout dans la Kraïna orientale (région des Portes de Fer). Le terme de
Valaque prit chez les Serbes une connotation souvent péjorative, étant utilisé pour désigner les bergers transhumants, qu'ils soient slaves ou réellement valaques. Seuls les autochtones latins du littoral, du fait d'une plus grande imprégnation des traditions romaines, parvinrent à préserver leur autonomie tardivement, jusqu'au
Moyen Âge, mais devaient payer un tribu à leurs suzerains slaves. Ils finirent toutefois eux aussi par être assimilés par les Slaves de l'arrière-pays.